Histoire en 12 épisodes : De juin 2011 à juin 2012

Auteure : Geneviève Paris
Terminer l'histoire par où elle recommence

Je vous ai raconté cette histoire, de juin 2011 à juin 2012, l'histoire de la création de « 7 » et elle tire à sa fin. Au début mon intention était de ne pas oublier. On oublie tellement vite. Je devrais sans doute dire, j'oublie vite. Quand j'ai eu l'album entre les mains, il était déjà classé comme un événement du passé. Je suis tournée vers ce qui s'en vient, toujours. Et puis, au fil des épisodes, je me suis faite prendre par le plaisir d'écrire et par l'idée d'aller vers vous, autrement que par les chansons. Je ne dis pas tout, mais ce que je raconte est vrai, je ne romance pas. Le reste est dans mes textes, vous pouvez certainement faire tous les liens maintenant que vous connaissez l'histoire.

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  Lancement de « 7 » | Photo : © Simon Paradis

Pour finir ma partie, donc, laissez-moi vous raconter un fait pas divers du tout. C'est arrivé à Trois-Rivières. Et plus j'y pense, plus je crois que c'est ce que je recherche. Ce souvenir est pour moi une belle image du bonheur... possible.

Il y avait ce spectacle avec beaucoup de monde sur scène, comédiens, musiciens, chanteurs, troubadours amateurs ou de métier. J'avais été invitée à chanter deux des nouvelles chansons. J'en ai chanté une et promis l'autre plus tard en soirée. Ce petit café avait une terrasse, active sans doute pendant l'été, mais nous étions fin décembre, il faisait -10° C et une fine bruine mélée de neige tombait sans trêve. Je suis sortie sur la terrasse avec ma guitare et, mitaines et manteaux, le public m'y a rejoint. Tous ont formé un cercle autour de moi et j'ai chanté pour chacun d'entre eux, je voyais tout le monde, et une connexion immédiate s'est opérée. Nous avons tous vécu quelque chose de vrai, simple et beau. Ensemble, nous avons créé cette bulle immense qui flotte encore bien au-dessus de nous.

Je vous laisse sur deux témoignages que j'ai reçus de mesdames Danielle Liard et Ann Boisvert. Ce ne sont pas des auteures de métier, ce qui ne les empêche pas d'avoir un coeur grand comme ça et... une très jolie plume. J'ai pensé laisser l'histoire se terminer par où elle recommence. C'est-à-dire par ceux et celles qui aiment bien ce que je suis, ce que je représente, et ce que je fais.

Texte de Danielle Liard

J'ai connu la musique de Geneviève avec son premier album. Ensuite, gros vide pendant des années, car avant qu'elle ne vienne s'installer à Montréal, moi aussi j'avais décidé de partir vers l'ouest.

Ce n'est qu'en 1996/97 que j'ai retrouvé cette artiste, par la radio de la SRC, à Vancouver. À un moment difficile de ma vie, elle m'a apporté une touche d'humour comme seule elle sait faire, et un grand réconfort. Aussi simple que ça. Je me suis évertuée par la suite à rattraper mon retard en ce qui avait trait à sa musique, j'allais de délices en délices. Le directeur de l'école Anne-Hébert à Vancouver m'a donné un des albums qui me manquaient, j'ai commandé les DC, trouvé le livre par hasard en unique exemplaire là-bas, bref, j'ai parfait ma collection.

Puis je suis revenue à Montréal, mais Geneviève ne chantait plus. Je l'avoue, je suis parmi les gens qui lui demandaient périodiquement si elle y reviendrait. Lorsque j'ai appris que oui, j'étais on ne peut plus contente. J'ai suivi les nouvelles qu'elle en donnait, et lorsqu'elle a annoncé la date du lancement, j'ai tout fait pour y être. Le midi de ce jour-là, elle était au Café Latina, qui n'est pas très loin de chez moi, alors j'y suis allée aussi. Enfin, après tant d'années, je la voyais et l'entendais en personne pour la première fois. Quel bonheur! Et en bonus, j'ai même rencontré Sylvie Tremblay, que j'avais connue comme artiste à cause d'un duo qu'elle et Geneviève avaient fait. Puis, en fin d'après-midi, le lancement officiel. je me suis évidemment procuré son nouveau disque, qu'elle m'a gracieusement signé. Tout ce que je souhaite, c'est que l'inspiration lui vienne d'en faire encore d'autres, son calibre musical et poétique m'a toujours énormément impressionnée. Merci Geneviève pour toute cette beauté.

Texte de Ann Boisvert

Mercredi 8 février 2012 :  LA LUNE

Ce jour-là, en studio, elle enregistrait « Quelqu'un qui m'entende ».
Chanson sauvage qui écorche le coeur. Chanson propice à hurler à la lune.
Ce soir-là, elle était lumineuse, grandiose.

De son balcon, elle a capturé le moment en photo.
L'image, devenue orangée, s'est transformée en toile de fond.

La guitare, la voix et l'énergie ce jour-là étaient surnaturelles.

Elle avait les doigts en feu.

Ce feu que projetait la lune. Elle et la lune ne faisaient qu'une.
Lumineuses, majestueuses.

 

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